L’usine Alstom à Ornans (Doubs), environ 300 p., a fêté son centenaire en 2019 – en fait elle existe depuis 1900, sous la forme d’un atelier de mécanique créé par Charles Olivier (il y fabrique les compresseurs d’air de la ligne de métro parisien Nord-Sud, actuelle L12).
Une rare vidéo Est Républicain de 2019 retrace l’historique de l’usine, par un de ses employés (veuillez excuser la pub., mais la vidéo mérite d'être mentionnée) :
Vidéo intéressante (après la pub...), notamment la partie historique au début.
Dès 1919, c’est le début du moteur de traction ferroviaire à Ornans. La société zurichoise Maschinen Fabrik Œrlikon reprend l’atelier Olivier pour construire les moteurs de la Compagnie de chemins de fer Paris-Orléans (une des compagnies privées d’avant la nationalisation de 1937 ; c’est le réseau Austerlitz Bordeaux-Toulouse, et jusque dans les années 1960, on parlait de la gare d’Orléans-Austerlitz).
Compagnie P.-O. (Paris-Orléans), gare d'Orsay - aujourd’hui musée d’Orsay (photo AM)
La société suisse construit à Ornans des cités-jardins, toujours habitées. En 1972, la société est rachetée par la CEM (Compagnie électro-mécanique), filiale française d’une autre société suisse, Asea Brown Boveri ABB, géant de l’électrotechnique.
Les fabrications d’Ornans furent variées : les premiers électro-aimants, fournis au Collège de France pour la physique nucléaire (1929), moteur du premier métro-automatique VAL (Villeneuve d’Ascq-Lille, aujourd’hui connu via Orlyval) (années 1970), moteurs du TGV, puis moteurs à aimants (2008).
En 1984, la CEM (présidée de 1971 à 1983 par Roland Koch, X1937) est rachetée par GEC-Alsthom, aujourd’hui Alstom, et avec ses 300 p. est toujours la spécialiste mondiale des moteurs de traction ferroviaire. C’est une des 16 usines françaises de ce groupe.
Elle récemment refait parler d’elle pour l’inauguration en janvier 2024 d’un banc d’essai pour moteurs de haute puissance – avec 300 p. elle fabrique 2000 moteurs de traction ferroviaire par an), pour 1,4 M€, dont 0,4 M€ financés par le plan France Relance 2030 (et avec une communication de type technologies industrielles 4.0…)
Au-delà de cet investissement (somme toute modeste – et pourquoi co-financé par l’État ?), c’est le parcours historique et la compétence technique de cette usine que nous avons voulu illustrer ici.
Vue panoramique de moteurs, usine d'Ornans, photo Est Républicain 2017.