Les Echos du 26 décembre sous la plume de Nathalie Silbert:
Les Allemands se retirent du projet Quaero
[ 26/12/06 ]
Le partenariat noué entre les industriels français et allemands autour du projet de moteur de recherche Quaero a fait long feu. La semaine dernière, lors du sommet national de Potsdam sur les technologies de l'information, le secrétaire d'Etat allemand à l'Economie, Hartmut Schauerte a officialisé le retrait des industriels allemands qui devaient participer au projet, parmi lesquels notamment le géant de médias Bertelsmann. Ces derniers ont en effet décidé de monter leur propre programme baptisé Theseus. Outre Empolis GmbH, une filiale de Bertelsmann AG, il mobilisera plusieurs géants allemands, dont Siemens, SAP et la Fraunhofer Gesellschaft. « Le projet Quaero continue et certains laboratoires allemands restent partenaires du programme », soulignait vendredi un porte-parole de l'Agence de l'innovation industrielle qui doit financer 50 % de la recherche et développement de Quaero.
Des différences d'approche seraient à l'origine du divorce entre les industriels. Avec Quaero, les industriels français menés par le groupe Thomson, souhaitent développer un moteur de recherche grand public et multimédia. Les Allemands, en revanche, souhaitent développer avec Theseus une approche plus professionnelle avec une gestion de la connaissance sémantique, c'est-à-dire capable de faire des recherches « intelligentes » basées sur le sens des mots.
« En réalité, il n'y a pas rupture puisque le projet n'avait pas encore été approuvé par Bruxelles. Simplement désormais il y a deux programmes au lieu d'un et en réalité ils sont complémentaires », relativisait vendredi l'AII.
Alors qu'il devait être le fruit d'une coopération franco-allemande, le projet Quaero (« je cherche » en latin) qui a été doté d'un budget de 250 millions d'euros sur cinq ans, va toutefois prendre une coloration nettement plus hexagonale. Aux côtés du groupe Thomson, chef de file du programme, le moteur de recherche français Exalead, Jouve, LTU et VecsyChef participent à ce programme, annoncé en 2005 par Jacques Chirac pour concurrencer le moteur de recherche américain Google.