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11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 11:31

J'ai mis en ligne sur HAL-SHS (Archives ouvertes du CNRS) un article que j'ai écrit à la demande de la revue "Annales des Mines" (numéro de mai 2007 consacré au partage des savoirs scientifiques, disponible aux Editions Eska).

Dans la première partie, je reviens sur mes expériences de création du portail science.gouv.fr, de pilotage du projet "Bibliothèque numérique européenne", puis de lancement d'autres projets de numérisation (projet NUMIX, pdf). Dans la deuxième partie, je m'interroge sur une "culture générale scientifique", et sur la place des sciences exactes dans notre société.

Je serais heureux de vos commentaires éventuels à propos de cet article. Lire l'article (HAL-SHS).

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commentaires

P
Très intéressant article. Il me semble, s'agissant de la première partie, qu'il y a un tropisme "bon élève", consistant à rechercher dans les innovations leurs inconvénients, aux fins légitimes de les réduire, et qui peut parfois faire oublier qu'en premier lieu, elles sont utiles. Ce qui explique  les discours de défiance et de mise en garde justement décrits par l'article, s'agissant d'internet, ou wikipedia.  Cela dit,  le phénomène nouveau, et porteur d'espoir, est sans doute dans l'émergence rapide d'un lieu intermédiaire entre des systèmes "parfaits", usant de modes de vérification scientifique à comité de lecture, mais très peu accessibles au grand public, et de l'information médiatique à caractère spectaculaire mais tout à fait superficiel qui n'enseigne rien en vérité, voire favorise une forme de dénigrement de la science. Wikipedia à cet égard, en dépit de ses défauts, est porteur. A condition d'être lu, et de n'être pas dénigré par les détenteurs d'un savoir "officiel" (à commencer par les enseignants) mais bien utilisé et amélioré régulièrement. Voir à cet égard p 11 de http://postel-vinay.net/doc/GPV%20WEB2.0%20ANDESE%20%204%20avril%202007.ppt . Clairement, ce genre d'initiative déconcentrée est à développement, donc à impact, beaucoup plus considérable que des initiatives centralisées, même si ces dernières ont l'avantage d'une meilleure cohérence.<br /> D'autre part, il y a un "marketing de la science" encore à inventer, ne serait-ce que parce que pour nombre de scientifiques, vulgariser, c'est vulgaire, et que la démarche marketing, faisant appel à la séduction plutôt qu'à la raison, est souvent perçue comme à l'opposé même d'une démarche scientifique. Et il peut être porté par au moins trois grandes forces : <br /> - Une fascination prométhéenne, en premier lieu, inhérente à l'envie de conquête de nouveaux territoires, d'inventivité  (ce dont le "pourquoi j'ai mangé mon père" de Roy Lewis rend compte de façon humoristique). <br /> - Une joie ludique de la découverte, ensuite, à condition que la science ne soit pas présentée comme une discipline austère et ennuyeuse, mais bien comme un lieu d'épanouissement. Les opérations comme "aventure scientifique" pour les jeunes, par exemple, sont une illustration utile. <br /> - Un impératif moral, enfin. Celui-ci est sans doute moins immédiat. Il a été cependant la force principale à l'oeuvre dans le développement des abbayes du XIè au XIVè siècle (voir  Bernard de Chartres, Bernard de Clairvaux, Pierre le Vénérable), du mouvement encyclopédiste au siècle des lumières, et,  tout au long d'une longue histoire de la culture judéo-chrétienne, de la parabole des talents. Il n'en faut pas mésestimer la force.<br /> Enfin, peut être serais-je plus optimiste que l'article s'agissant des musées scientifiques : certes, le palais de la découverte des années 60 créait des émerveillements chez les enfants. Mais sait-on qu'aujourd'hui la Cité des Sciences et de l'Industrie reçoit 3M de visiteurs par an, organise des expositions itinérantes en régions et même internationales, bref, fait, à beaucoup plus grande échelle que cela n'était conduit dans les années 60, la même tâche de séduction et de conviction? Une cible importante est les élèves de 4è, car c'est souvent vers cette classe que s'orientent, de façon sinon définitive, en tous cas forte, les trajectoires ultérieures des élèves.<br /> Sans doute, l'immensité du champ de la connaissance crée-t-il un vertige qui peut être inhibant : si chaque jour se crée désormais autant de connaissance scientifique qu'un homme peut en acquérir tout au long de sa vie, l'espoir de "faire le tour" de la connaissance paraît s'évanouir. Mais non pas celui de tisser une weltanschauung à peu près cohérente.  Et si le progrès scientifique, par certaines de ses réalisations, paraît redoutable, il ne faut pas qu'un principe de précaution mal conçu conduise à un quelconque éloge de l'ignorance ou de l'immobilisme, mais bien plutôt à une quête de davantage de savoir, permettant de mieux maîtriser les conséquences de découvertes.<br /> Quant à la nécessité d'enseigner les sciences dans les disciplines littéraires, sans aucun doute. La sociologie n'y conduit guère. Mais des auteurs comme Michel Serres dans son livre "philiosophie française" y incitent, puissamment. Les lire, les relire, les faire lire, est utile.
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  • : Humanités numériques, édition scientifique, diffusion numérique de la connaissance, Enseignement supérieur et recherche, géographie et histoire industrielles (auteur Alexandre Moatti) = ISSN 2554-1137
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Ce blog est créé à la rentrée scolaire 2006 pour suivre les sujets suivants:
# Bibliothèque numérique européenne (BNUE), et bibliothèques numériques en général.
# Edition et revues scientifiques.
Il est étendu en 2023 sur des sujets connexes aux précédents, mais néanmoins liés : patrimoine industriel, géographie industrielle.

 
Alexandre Moatti
 
 

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