Travaillant sur des textes scientifiques du XIXe je suis toujours étonné de certaines graphies aujourd'hui inusitées, voire fautives. Certaines me plaisent, je me propose de les recenser ici – si vous en trouvez d'autres, même dans le domaine non scientifique (peu importe), mettez-les en commentaires :
deux forces égales entr'elles
(aujourd'hui, cette élision est rare, à ma connaissance incorrecte - je la trouve élégante) (jusque dans les années 1930 semble-t-il, on écrivait entr'acte, entr'ouvrir, s'entr'aider)
Extrait de Louis Poinsot, Eléments de statique (1803)
presqu'au degré nécessaire // lorsqu'ensuite la cornue
(chez Lavoisier ; ces élisions elle aussi sont à ma connaissance aujourd'hui incorrectes)
très-longtemps, très-long
(l'usage du tiret après très et avant l'adverbe ou l'adjectif est systématique au XIXe, en tout cas dans les textes que j'ai vus) (aussi, Sorel 1905 : contre-maître)
parallélipipède
(chez Fresnel ; au lieu de parallélépipède - encore admis, encore vu dans certains textes actuels, mais très rarement)
&c.
(systématique, au lieu de etc. - j'aime beaucoup l'esperluette ainsi utilisée)
axiôme
(au lieu d'axiome)
momens, instans, élémens ...
(au lieu de moments,...) (le t toujours absent) (au singulier on écrit moment, au pluriel momens)
sine quâ non, vice versâ
(avec accent circonflexe sur le a)
et, plus ancien (Nicolas Sarrabat, 1735), continuë (pour continue), interrompuë, comme on écrit toujours aiguë (mais aigüe en "orthographe rectifiée" de 1990):