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5 février 2024 1 05 /02 /février /2024 22:59

L’usine sidérurgique d’Hayange (Moselle) est une usine-mère de la production de rails en France. Créée par les Wendel en 1892, elle reste plus ou moins dans ce mégalithe familial, à travers diverses maisons-mères, comme Wendel-Sidélor puis Sacilor (Sociétés des aciéries de Lorraine) ; la fusion a lieu en 1984 avec Usinor (Union sidérurgique du Nord de la France), sous l’égide du gouvernement socialiste, en Usinor-Sacilor (devenue Usinor tout court en 1997). Elle porte le nom de SOGERAIL, au sein d’Unimétal, filiale produits longs d’Usinor-Sacilor.

L’aventure française s’arrête là. En 1999, SOGERAIL est vendue par le groupe français à British Steel. Ce groupe devient Corus (par fusion de British Steel et de la sidérurgie nationale NL Hoogovens) en 1999. L’usine d’Hayange fait à peu près 440 p., dans un méga-groupe de 66 000 p.

Corus Hayange (57), photo jmo (lien)

 

Cette entreprise CORUS, conglomérat anglo-néerlandais dans l’aluminium et l’acier, s’est avérée être une catastrophe. De la même manière que la sidérurgie française USINOR s’était vendue à l’Indien Mittal Steel en 2003, la sidérurgie britannique (British Steel devenue CORUS) doit se vendre à l’Indien Tata Steel en 2007. En octobre 2009, le vibrionnant Sarkozy annonce un contrat de 300 millions d’euros pour l’usine d’Hayange avec RFF (Réseau ferré de France).

A partir de 2016, après les groupes britannique puis indien, interviennent les financiers : Tata vend ses produits longs européens (dont Hayange) à Greybull Capital, fonds britannique créé… en 2010.

L’usine d’Hayange, 2015 (Les Échos, lien) ; image des rails, France TV.

 

En juillet 2020, nouveau fonds financier et commercial britannique, Liberty Steel, propriété du magnat anglo-indien Sanjeev Gupta, qui est préféré par l’État français à d’autres repreneurs. Huit mois plus tard, lâché par la faillite de son principal banquier, Liberty doit mettre Hayange au tribunal de commerce en mars 2021. L’usine est rachetée par Saarstahl (un groupe sidérurgique resté européen… allemand, en Sarre, et qui a fait partie avec Arbed de l’éphémère Arcelor, suite d’Usinor, avant rachat de la partie française par Mittal Steel).

 

Bilan :

1) Wendel, puis SIDELOR, SACILOR (privé puis public français) : 1892-1986.

2) USINOR-SACILOR puis USINOR (public puis privé français, après  privatisation) : 1986-1999.

3) British Steel puis Corus sidérurgiste britannique : 1999-2007.

4) Tata Steel (sidérurgiste indien), toujours sous le nom de Corus : 2007-2016

5) Greybull Capital (fonds financier anglais) : 2016 – juillet 2020.

6) Juillet 2020 – juin 2021 Liberty Steel (groupe financier et de négoce sidérurgique anglo-indien)

7) Depuis juin 2021 ; Saarstahl (groupe sidérurgique sarrois, All.) ; toujours avec environ 450 p.

En haut, signalisation actuelle Saarstahl. En bas : Liberty Steel, propriétaire pendant 8 mois, a eu le temps de changer les panneaux indicateurs.

(toutes les signalisations de l'usine sont à retrouver sur cette excellente page)

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Ce blog est créé à la rentrée scolaire 2006 pour suivre les sujets suivants:
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Alexandre Moatti
 
 

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