La prestigieuse Smithsonian Institution de Washington, D.C. a annoncé le 18 juin avoir mis en accès et usage libres sur la phototèque Flickr environ 800 images de ses collections, provenant de sept de ses musées et centres d'archives (National Museum of the American Indian, National Postal Museum, Anacostia Community Museum, Archives of American Art, Smithsonian Institution Archives, Center for Folklife and Cultural Heritage, and Smithsonian Institution Libraries).
Lire le communiqué de la Smithsonian ; Voir la collection sur Flickr (voir aussi la page Library of Congress consacrée à cela)
Certes, ce ne sont que 800 images sur les 13 millions que possède la Smithsonian, mais le fait mérite d'être noté ; on trouvera notamment de très intéressantes photos de scientifiques du XX° siècle comme Einstein, Bohr ou Marie Curie.
Ceci nous interpelle quant à nos institutions françaises, qu'elles soient culturelles ou scientifiques : à l'heure actuelle, elles sont assez frileuses. Un groupe de travail se réunit sous l'égide de B. Ory-Lavollée au ministère de la Culture, certaines choses semblent avancer au moins dans la discussion (à vérifier dans l'action), mais la pierre d'achoppement est la réutilisation libre des images dans un usage commercial ; pourtant c'est la caractéristique et la politique des sites comme Flickr ou Wikipedia de proposer une iconographie totalement libre, y compris pour des usages commerciaux.
Les institutions américaines - Smithsonian par exemple, ou Library of Congress, ou NASA dont toutes les images sont en libres accès et utilisation - semblent avoir misé sur le fait que cette ouverture contribue à leur rayonnement. Il n'en est pas de même en France ou en Europe : ainsi la photographie de la page consacrée à C.de Gaulle sur Wikipedia francophone ( !) provient de la Library of Congress, celle sur la page de N.Sarkozy a été prise par un photographe allemand à Aix-la-Chapelle en 2008. Les photos officielles de présidents, ministres, bien que payées sur fonds publics, ne sont pas libres de droit...
Avant les institutions culturelles françaises qui mettront, sans doute, un certain temps à avancer sur le sujet, il serait hautement souhaitable de sensibliser et mobiliser nos institutions scientifiques et mémorielles (histoire) sur l'ouverture de leur iconographie vers le public le plus large possible, au bénéfice, aussi, de leur rayonnement international.